Tout se passe comme si les (timides)
critiques du Parti Socialiste concernant le Revenu de Solidarité Active et sa
généralisation annoncée ne portaient que sur certaines modalités et, qu'en
définitive, tout le monde devait comprendre que sur le fond il l'approuvait et
se réjouissait même, à l'inverse du MEDEF, de son type de financement.
En quelque sorte le Parti
auquel je suis adhérente accrédite lui même l'image que les médias claironnent
: Sarkozy est capable d'imposer à son propre camp une mesure de grande ampleur
en faveur des populations les plus pauvres et même en faveur des salariés
pauvres. De même il convient que l'ouverture du gouvernement à des
personnalités de… gaauche le conduit bien à mener des réformes sociales justes!
Sans vouloir jouer les
oiseaux de mauvaises augures je suis certaine que ce positionnement, à lui seul
et quelque soit l’adoube ou le vainqueur de Reims, assurera à la droite et à
son Président actuel un bail de longue durée à l'Elysée.
En effet si la différence ne
porte que sur les modalités, si les deux camps ont la même conception du
travail et de la pauvreté, si celui qui est en place à le courage, lui, de
faire plier sa propre majorité et de donner toute sa place à «l'inventeur» du
mécanisme qui en terminerait définitivement avec les politiques de simple
assistance et les mentalités qu'elles ont, sous le règne de la gauche surtout,
cultivé, pourquoi faudrait-il aujourd'hui, demain et après demain changer la
donne politique nationale?
Oui mais si c'est vrai que
c'est globalement juste, on est bien obligé d'en convenir. De ne plus donc
pouvoir porter l'attaque que sur des franges-largement liées aux pouvoirs
locaux que nous possédons et qui peuvent être assimilées à la peur de perdre
des manettes clientélistes-des politiques menées.
Que sur des problèmes de
style et sur ce qui apparaitra de plus en plus, quelque soit le sujet traité,
quelque soit ensuite la lourdeur des différents, comme une volonté d'accéder au
pouvoir national... pour y accéder.
Surtout que cette question fondamentale
du RSA vient après celles, déjà importantes, des franchises médicales, de la
taxation des Mutuelles, de la représentativité des syndicats et de la
validation des accords majoritaires mais sans pour autant imaginer une nouvelle
donne en matière de démocratie économique et sociale!
Or sur tous ces domaines
l'on n'a pas vu la gauche et ses réseaux habituels faire même seulement minent
d'avoir d'autres offres à produire. Est-ce quelques menues choses que nous n’auront
plus à faire lorsque nous reviendrons au pouvoir puisque, Dieu soit loué, pour
les acteurs la roue tourne toujours.
Mais la messe risque d'être dite bien plus tôt
que mon Parti le croît persuadé qu'il est toujours par nature du bon côté, sans
avoir besoin dans faire la preuve. Si le seul slogan est de ressasser la
nécessité de revenir sur le bouclier fiscal du début de septennat qui
prouverait la nature ultra libérale du pouvoir actuel on va vers bien des
déboires en terme de reconquête des populations pauvres et moyennes!
Non le RSA n'est pas critiquable
seulement à la marge ou du fait de la politique fiscale originelle de Sarkosy.
Il l'est par lui même, en enfermant ad aeternam des millions de personnes dans
des durées de travail de plus en plus partielles, en subventionnant les
entreprises pour dévaloriser le travail, en particulier celui des femmes dans
des emplois à tout prix- jusqu'au contrôle social le plus abject de la vie des
plus pauvres-et à n'importe quel prix.
Mais n'est ce pas la
continuité des emplois aidés, des exonérations massives des cotisations
sociales tout comme de la ridicule prime à l'emploi?
Et on à le culot de
prétendre qu'ainsi on sort d'une politique assistentielle!
Comme des millions de
salariés et plus encore de salariées je touche moins de mille euros par mois
pour un travail d'animatrice de maison de retraite sans lequel cette maison ne
serait définitivement plus qu'un mouroir. Des millions et des millions
d'emplois de ce type, d'aide à la personne, vont non seulement continué à être
dévalorisé à ce point grâce à une très lourde aide étatique en terme de
rémunération comme en terme de reconnaissance ( ces deux aspects s'ils ne se
recouvrent pas entièrement, car la non reconnaissance de l'autonomie et de la
professionnalité qu'exigent ces engagements humains et éthiques peut dépasser
encore la misère du salaire sont bien évidemment corrélés) mais ils vont être
ghettoïser dans cet imaginaire là de l'emploi, au nom- la main sur le cœur- de
la lutte contre le chômage et de la mentalité assistentielle prétendument
favorisée par le système de protection sociale .
Ah la folle course de droite
et de gauche à l'activation des dépenses «passives»,ah ses formidables
résultats depuis près de trente ans maintenant, ah ces 150, 100, 20 ou 2 Euros
de «boni» autour de 600 à 1060 Euros mensuels grâce au RSA à
la PPE
, au cumul
emploi-allocations sociales, merci vous êtes trop bon! C’est vraiment l’insurrection
contre la misère de l’abbé Hirch au pasteur Jospin !
Quand donc la gauche va donc
revoir radicalement la question d'une nouvelle hiérarchisation des rémunérations
et des reconnaissances dans une société soit disant de la connaissance, de
l'investissement humain tout au long de la vie? Quand donc détruire
l'imaginaire paternaliste et machiste de l'ingénieur, du manager, du décideur,
de «l’élu » ?
Quand cette vision du
travail bassement subordonné, autoritairement prescrit, d'autant plus méprisé
qu'il est plus lié au soin, au service et au développement des personnes à tous
les âges de la vie, qu'il est plus lié au travail féminin va t'elle sortir des
esprits de nos dirigeants politiques, entrepreneurs, évangéliste mais aussi
cadres, petits chefs et même syndicalistes, gestionnaires d'économie sociale,
qu’ils soient hommes ou femmes?
Quand mettre en œuvre une
véritable autonomie économique et salariale de la jeunesse au lieu de se
plaindre, tout en l'organisant, de son non accès aux minimas sociaux?
Quand reprendre au sérieux
la visée du dépassement, de l'abolition dans sa forme surannée, du salariat?
Le travail d'équipe,
coopératif où chaque membre de la communauté est valorisé, créatif n'est ce pas
la visée et la possibilité de notre temps?
Pour qui veut revenir aux
valeurs et à l'efficience il y a de quoi discuter d'autres choses que des
modalités d'application et de financement du RSA, vraiment.
Pour qui veut refonder la
gauche peut être aussi.
Je suis pour ma part prête à
construire une forme de coopérative, de mutuelle, de quasi parti d'échange et
d'entraide avec toutes les femmes, les hommes aussi bien sur, les jeunes, les
vieux qui comme moi sont pauvrement traités par cette société hypocrite où l'on
peut se faire une carrière et une aura en nous donnant quelques dizaines
d'Euros supplémentaires à condition que nous reconnaissions que c'est une offre
«valable» de baisser la tête, sinon gare!
Au sein du Parti Socialiste,
s'il le favorise, ou ailleurs, car c'est un appel sérieux, répondez moi.
Christine Boulle le Mercredi
02 Septembre 2008
Animatrice de Maison de
Retraite
Section du PS Cruas-Rochemaure-Meysse (Ardèche)
Christinedlsc@yahoo.fr